Révélées à la dernière minute, les livrées « vintages » des deux Delta Evo-e RX de Special ONE Racing ont fait sensation ce week-end, tant sur les réseaux sociaux que dans le paddock du circuit de Montalegre (Portugal) où Sébastien Loeb est parvenu à se hisser en finale de la manche d’ouverture du Championnat du Monde de Rallycross 2023 qu’il termine à la 6ème place. Des débuts que l’initiateur du projet Guerlain Chicherit, classé quant à lui 8ème, juge prometteurs, alors que tous les regards se tournent déjà vers la Norvège, prochaine destination du World RX dans deux semaines.
Déjà plébiscitée par les fans du monde entier pour son allure de Groupe B restomodée, la Delta Evo-e RX a vu sa cote d’amour s’accroitre encore un peu ce week-end après l’adoption surprise d’une livrée ouvertement inspirée des grandes heures des rallyes des années 1980-1990. À cela s’ajoute la popularité des pilotes, Sébastien Loeb et Guerlain Chicherit, qui font de Special ONE Racing la nouvelle écurie vedette des paddocks de World RX. Encore fallait-il honorer ces attentes par des résultats en piste… C’est fait !
Faux départ
Le meeting avait pourtant mal commencé pour l’équipe française qui apprenait vendredi qu’elle se verrait appliquer une pénalité de cinq points au championnat pour avoir utilisé l’une de ses voitures en mode « démonstration » (puissance réduite) pendant l’intersaison sans en avoir préalablement formulé la demande à la FIA. Une erreur à ne plus commettre.
L’autre préoccupation du début de week-end portait sur la mise à jour du logiciel de gestion des moteurs, un nouveau paramétrage avec lequel toutes les équipes devaient composer, les RX1e partageant la même chaine de puissance : un moteur pour les roues avant, un moteur pour les roues arrière et un pack batterie. Alors que la précédente version du programme informatique gérait séparément les deux trains, cette évolution les relie désormais virtuellement en reproduisant le comportement d’un arbre longitudinal mécanique. Un vrai casse-tête pour les pilotes et les ingénieurs de Special ONE Racing, déjà bien occupés vendredi à étalonner les réglages du second châssis tout juste sorti des ateliers de GCK Performance.
Dans le bon rythme
C’est donc avec une fébrilité non dissimulée que chacun s’avançait vers la première journée de course comprenant cinq manches, puis une demi-finale et une finale. Rapidement rassurée par la 3ème place de Sébastien Loeb dans la 2ème manche samedi, l’équipe Special ONE Racing devait ensuite composer avec quelques petits problèmes de jeunesse : une panne électrique dimanche lors de la 3ème manche sur la voiture de Sébastien Loeb et un manque chronique de motricité au départ, très pénalisant pour les deux pilotes.
Auteur d’un envol moyen et classé 5ème à l’entrée du dernier tour de sa demi-finale dimanche, Sébastien Loeb parvenait à se qualifier en gagnant deux places dans les ultimes secondes. En finale, tous les espoirs lui étaient permis jusqu’à l’avant-dernier tour marqué par une crevaison synonyme de 6ème place. De son côté, Guerlain Chicherit passait très près d’une qualification en finale, s’accrochant à la 3ème place de sa demie jusqu’à l’avant dernier tour et le dépassement musclé d’Ole Christian Veiby (Volkswagen).
En marquant respectivement 8 et 10 points, Guerlain Chicherit et Sébastien Loeb concluent leur week-end portugais aux 6ème et 8ème places du championnat. Il se rendront à Hell en Norvège dans deux semaines avec des ambitions non dissimulées de podium.
Je suis un peu déçu par le résultat de la finale, forcément. C’est frustrant car nous étions vraiment dans un bon rythme et nous avons fait un sans-faute côté stratégie. Nous avons montré un bon niveau de performance, car il ne faut surtout pas oublier qu’on se frotte à des spécialistes de la discipline, à des pilotes et à des équipes qui ont plus d’expérience que nous avec les RX1e électriques. Johan Kristoffersson (Volkswagen) est clairement intouchable pour l’instant, mais le podium semble à notre portée.
Sébastien Loeb, pilote de la Delta Evo-e RX #9
En début de week-end, nous étions complètement perdus avec les réglages. Et puis nous avons mis le doigt sur quelque chose d’intéressant qui nous a permis de progresser à chaque course. Aujourd’hui (dimanche), nous étions dans le coup mais nous ne sommes jamais parvenus à tout mettre bout-à-bout. La voiture freine extrêmement bien. C’est sur la terre, à l’accélération, qu’il nous faut surtout progresser maintenant. On va passer les dix prochains jours à tout analyser pour franchir une nouvelle marche en Norvège.
Guerlain Chicherit, pilote de la Delta Evo-e RX #36
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